Grâce à ce circuit plongez au cœur de l’âge d’or du Perche !
De Mortagne-au-Perche à Courgeon en passant par Loisail vous découvrirez des trésors d’art religieux du XIVe au XVIe siècle aussi riches que variés.
La Renaissance est considérée comme l’âge d’or du Perche. Après les destructions et pillages de la guerre de Cent ans, il connaît une grande prospérité économique et démographique à laquelle vient s’ajouter une émulation intellectuelle et artistique qu’incarne Rémy Belleau, poète de la Pléiade, natif de Nogent-le-Rotrou.
Deux grandes mécènes en sont l’emblème : Marguerite de Lorraine puis Marguerite de Navarre, duchesses d’Alençon et comtesses du Perche.
Les guerres de religion marquent le début du déclin mais les nombreux manoirs et les belles églises qui sillonnent le territoire témoignent encore de ce riche passé.
©EOF – CD61 – David Commenchal – Francis Bouquerel
Ancienne chapelle des comtes du Perche détruite durant la guerre de Cent ans l’église est reconstruite et agrandie de 1491 à 1535 par le duc d’Alençon René et sa femme la bienheureuse Marguerite de Lorraine.
L’église conserve ce vitrail du début du XVIe siècle offert par la confrérie de saint Jean mettant en scène les martyres de saint Jean Baptiste et de saint Jean l’Évangéliste autour de la danse de Salomé.
Dans la première lancette Hérodiade reçoit du bourreau la tête de saint Jean Baptiste qui avait dénoncé son mariage incestueux avec son beau-frère Hérode Antipas. Elle présente ce plat à sa fille Salomé qui avait réclamé la tête du saint en récompense de sa danse représentée dans la lancette centrale.
La lancette droite figure la mort de saint Jean l’Évangéliste à la Porte latine où il est plongé dans une cuve d’huile bouillante tandis qu’un bourreau l’arrose de cette même huile.
Ces scènes se déroulent dans un décor italianisant reconnaissable par sa régularité, sa symétrie et l’utilisation de pilastres, de piédestaux, candélabres ou encore de corbeilles fleuries.
Ce vitrail est classé Monument Historique depuis 1906 comme témoignage d’une œuvre de la Renaissance bien qu’il connût une importante restauration en 1896 par Georges Claudius Lavergne, verrier parisien.
À la demande des sœurs de sainte Élisabeth de Hongrie qu’elle fait venir en 1499 à l’Hôtel-Dieu de Mortagne-au-Perche, Marguerite de Lorraine leur offre un couvent pour dispenser des soins et s’y cloîtrer sous la règle des clarisses. L’ensemble de la chapelle et du cloître offre un remarquable témoignage du XVIe siècle.
La chapelle est consacrée dès 1515. Un exceptionnel hagioscope y est aménagé pour que Marguerite de Lorraine puisse assister à l’office avec les malades les plus fragiles depuis la seule pièce chauffée du couvent.
Cet hagioscope en bois doré est surmonté de ses armes.
La statue peinte du XVIe siècle est taillée dans une pièce de noyer non évidée.
Elle présente une influence nordique comme en témoigne la position de l’enfant Jésus, avec ses jambes en ciseaux et sa tête tournée, inhabituelle en Normandie.
La restauration réalisée en 2000 a permis de découvrir six couches de polychromie superposées. Le choix a été fait d’en dégager la deuxième, assez complète, avec ces arabesques rouges et ces fleurs d’argent à cinq pétales décorant le manteau.
Elle est classée au titre des Monuments Historiques depuis 1966.
Cette cuve octogonale en étain et plomb datant du XVe siècle que l’on plaçait dans les fonts baptismaux en pierre témoigne de la profusion ornementale de l’art de la Renaissance. Il s’agit d’une œuvre de transition avec l’art gothique comme le soulignent ses huit panneaux à plis de serviette séparés par des contreforts à crochets. Elle est complétée par quatre têtes de lion portant des crochets et son couvercle est décoré d’une moulure torsadée.
La cuve est classée au titre de Monuments Historiques depuis 1904, en raison de sa rareté même si deux autres réserves de ce type, classées elles aussi, sont encore conservées dans des églises du Perche.