01 avril - 31 octobre
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30 mai - 28 juillet
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20 juillet - 28 juillet
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L'église Saint-Jacques est un sanctuaire qui reflète la riche histoire de la ville de Gand. Plus communément appelée "Sint Jacobs-in-de-Meerschen", cette dénomination se réfère à la région marécageuse où fut érigée en 1093 la première église paroissiale.
Il se peut que le choix de Saint-Jacques soit dû à l'intérêt grandissant pour les pèlerinages à Saint-Jacques de Compostelle. Mais en tant que patron de la navigation, ce saint traduit aussi les aspirations d' une population citadine qui connut un développement de plus en plus important grâce au port tout proche de la ville.
Les plus anciens vestiges matériels de l'édifice datent du 12e siècle. Une remarquable variété dans les éléments de construction témoigne de plusieurs modifications subies par l'église depuis lors.
L'intérieur également se caractérise par cette grande variété. Par son caractère hétérogène, l'église Saint-Jacques se distingue comme témoin unique de près de 900 ans d'architecture religieuse à Gand.
Outre des tableaux de Jan Boeckhorst et de Michiel Coxcie, elle abrite une remarquable tour du Saint-Sacrement, ainsi que deux monuments funéraires en l'honneur de Jan Palfijn.
L'église Saint-Jacques est une des 5 églises monumentales de Gand. Plus d'informations sur le site vzw MKGent.
KIKIRPA : Photothèque en ligne
Le maître-autel de l'église Saint-Jacques montre une peinture représentant le martyre de l'apôtre Jacques, réalisée par Jan Boeckhorst en 1659. Jan Boeckhorst (1604-1668) est originaire de Münster mais s'est installé à Anvers vers 1626. Cet élève d'Antoine Van Dyck (1559-1641) et de Jacob Jordaens (1593-1678) acquit le statut de maître de la Guilde Saint-Luc d'Anvers en 1633 et se consacra entièrement à la Contre-Réforme ; il peignit de nombreuses scènes religieuses pour diverses églises et monastères du sud des Pays-Bas.
Cette œuvre dépeint le martyre de Jacques le Majeur, l'un des premiers apôtres de Jésus et aussi le premier à mourir en martyr. Selon la tradition, il aurait fui la persécution et prêché en Espagne, mais aurait été décapité à son retour en Terre Sainte sur ordre du roi Hérode. Le spectacle montre Jacques en train d'attendre son destin tandis que les anges lui offrent la couronne du martyre ; à gauche, les soldats et le bourreau, à droite, Josias, le procureur qui s'était déjà converti.
Saint-Jacques de Compostelle étant le lieu de pèlerinage le plus important, Jacques est vénéré comme saint patron des pèlerins et des voyageurs. Saint Jacques est représenté en pèlerin au sommet du maître-autel. Divers objets liturgiques de l'église sont décorés de la coquille, attribut caractéristique de saint Jacques, et rappellent ainsi le patronage de l'apôtre.
Dans l'église Saint-Jacques, la tour du sacrement en marbre, datant d'environ 1593 et exécutée dans le style baroque précoce, est d'une valeur particulière. Après la destruction des deux premières tours au XVIe siècle, celle-ci est la troisième tour du sacrement de l'église. Ces tabernacles en forme de tour ont été souvent construits aux XVe et XVIe siècles pour souligner la présence du Saint-Sacrement dans l'église, mais n’ont été qu’exceptionnellement conservés.
La tour du sacrement de l'église Saint-Jacques comporte trois parties. La première partie, le tabernacle lui-même, est décoré de six plaques de cuivre, récupérées de l'ancienne tour et décorées de scènes de l'Ancien et du Nouveau Testament faisant référence à l'Eucharistie, telles que la crucifixion, le sacrifice d'Isaac, le repas pascal et la manne dans le désert.
La deuxième partie est constituée de reliefs en marbre blanc avec la représentation de quatre Pères d'églises.
Enfin, la troisième partie montre les quatre évangélistes avec leurs symboles : Marc avec le lion, Matthieu avec l'ange, Luc avec le bœuf et Jean avec l'aigle. Au sommet de la tour, le pélican trône avec son fils, symbole de la mort sacrificielle du Christ. On retrouve la même représentation de Matthieu dans la tour du sacrement d'Alost, ce qui a déjà conduit à l'attribution de celle de Gand à Jérôme Duquesnoy le Vieux (1570 ?-1641 ?).
Dans la nef de l'église Saint-Jacques se trouvent deux pierres tombales, toutes deux érigées en l'honneur de Jan Palfijn (1650-1730), obstétricien flamand originaire de Courtrai, mais qui, pris en flagrant délit de vol d'ossements au cimetière Saint-Martin, a d'abord fui à Gand, puis à Paris, où il a poursuivi ses études avec des professeurs éminents. En 1695, il s'installe finalement à Gand. Bien que l'invention des forceps eux-mêmes lui soit fortement contestée, c'est lui qui l’a rendu public et fortement stimulé son utilisation. Jan Palfijn a consacré sa vie aux soins médicaux des nécessiteux et bien que ses livres aient eu du succès pendant un certain temps, il est mort dans la pauvreté. Il a été enterré anonymement dans la fosse commune de l'ancien cimetière autour de l'église. En 1783, l'association des médecins de Gand décida d'ériger un monument funéraire n son hommage, avec une inscription et l'image d'une pince. Un an plus tard, le conseil municipal de la ville de Gand confia au sculpteur Karel Van Poucke la réalisation d'un monument plus grand sur lequel une femme, personnification de la science appuyée sur une tombe, déplore la mort du médecin.
En 1198, l'Ordre des Trinitaires ou la Fraternité de la Sainte Trinité fut fondé en Italie, dans le but principal de libérer les esclaves chrétiens de la captivité musulmane. En 1641, l'évêque Antoine Triest les autorisa à ériger une chapelle dans l'église Saint-Jacques ; en 1668, on leur assigna la chapelle de Saint-Corneille. Depuis lors, l'église Saint-Jacques a été le pivot de leurs actions à Gand et dans les environs. Des esclaves affranchis originaires de ces régions ont dû venir à l'église Saint-Jacques pour se présenter ; leurs noms sont conservés dans les archives de l'église.
Les tableaux de Gaspar De Crayer (1582-1669) et de Jan Van Cleef (1646-1716), présents dans la chapelle, attestent des objectifs de l'ordre ; au sommet, la Sainte Trinité est bien en évidence, au fond, les frères de l'ordre négocient avec un ou deux Maures au sujet des prisonniers qui les entourent. A gauche et à droite de l'autel se trouvent les bustes des fondateurs de l'ordre, les prêtres Johannes de Matha (1160-1213) et Felix van Valois (1127-1212) ; la croix du XVIIIe siècle sur l'autel représente le Triangle de la Trinité. Une représentation exceptionnelle de la Sainte Trinité apparaît dans une œuvre d'Antoon van den Heuvel (1600-1677) dans la chapelle des Cendres ou Mariën Theerenkapel ; au-dessus de l’Annonciation à Marie, la Sainte Trinité est représentée sous la forme de trois hommes.
Un autre tableau faisait à l’origine partie de l'autel principal, une œuvre qui se trouve aujourd'hui dans la chapelle Sainte-Croix. Le triptyque fut réalisé en 1579 par Michel Coxie et commandé par l'abbé de l'abbaye Saint-Pierre comme contribution à la restauration de l'église fortement détruite. Michel Coxie (1499-1592) était un peintre brabançon dont l'œuvre a été influencée très tôt par la peinture de la Renaissance italienne ; il est donc mentionné comme l'un des plus importants représentants de la Renaissance du nord.
Le panneau central montre le Christ sur la croix entre les deux meurtriers, les panneaux latéraux la résurrection du Christ et l'adoration des bergers. Une fois fermés, les panneaux représentent l'abbé en adoration devant une figure du Christ. Lorsque la nouvelle œuvre de Jan Boeckhorst fut placée sur l'autel principal en 1659 et que le triptyque fut déplacé, le panneau central fut coupé en forme d'ovale pour s'adapter au retable de la chapelle Sainte-Croix ; les panneaux latéraux du triptyque furent refaçonnés et placés dans des niches dans les parois latérales de la chapelle. Lors d'une exposition à l'abbaye Saint-Pierre en 1997, les panneaux latéraux ont été retirés des niches et des côtés arrières, dont un portrait « redécouvert » de l'abbé et commanditaire Ghisleen Temmerman.
De toutes les chapelles de l'église, la chapelle Sainte-Barbe est l'une des plus spéciales. Son autel et celui de la chapelle de la Trinité sont les seuls autels en marbre de l'église, signes d’une confrérie plus riche. L'autel du XVIIIe siècle de la chapelle Sainte-Barbe comprend une représentation peinte de sainte Barbe comme médiatrice, réalisée en 1665 par Jan Van Cleef (1646-1716), et trois représentations en relief de son baptême, son emprisonnement et son martyre. Au sommet, la sainte est représentée avec une branche de palmier et une tour en souvenir de son enfermement par son père. Dans une niche de l'autel se trouve un reliquaire du XVIIIe siècle également en forme de tour. Les lambris de la chapelle auraient été offerts par la société Sainte-Barbe des armateurs, qui avait alors une chapelle à l'abbaye Saint-Pierre. Un médaillon en bois dans le lambris représente la sainte agenouillée pendant que son père tire l'épée pour lui couper la tête. Le confessionnal en chêne de 1712 montre une image grandeur nature d'une Marie-Madeleine en pleurs. A noter aussi le bol en fer sous la chaise du prêtre, rempli de charbons chauds, qui devait garder le confesseur au chaud pendant les mois d'hiver. Jusqu'en 1672, une petite tour Sainte-Barbe fut construite contre le côté sud-ouest de la chapelle ; avant 1642, c’était aussi l'entrée de la sacristie.