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dim 10.30 - 12.00 • 17.30 - 18.30
Tous les dimanches de 10h30 à 12h et de 17h30 à 18h45.
Possibilités de visites à d'autres moments sur demande : Madame Louise-Marie Théate : +32 472 99 10 16 ou theatelm@skynet.be
Nichée dans la vallée de l’Ourthe, l’église néogothique ogivale de Barvaux-sur-Ourthe a connu 3 mues majeures au cours de son histoire. Un parcours passionnant !
Tout d’abord chapelle érigée en vicariat perpétuel en 1611 sur ordre d’Ernest de Bavière, prince-évêque de Liège et archevêque de Cologne, elle fut remplacée par une église plus vaste en 1730. Le curé Lambert de Sy la fit bâtir, ayant trouvé au début de son ministère l’ancienne chapelle en ruine.
140 ans plus tard, c’est dans le même état de délabrement qu’un architecte provincial la trouva. Parce qu’en plus de son état de dégradation avancé, l’église du curé de Sy était trop étroite pour accueillir l’ensemble des communiants barvautois (70 % des habitants), il fut une fois de plus décidé au début des années 1870 de raser et de reconstruire une troisième version du sanctuaire.
De style ogival néogothique, en vogue à la fin du 19e siècle, la version actuelle de l’église de Barvaux, consacrée en 1878, est le fruit de la ténacité du curé Gérard Lambert combinée à l’importante mobilisation de la population pour réunir les fonds nécessaires aux travaux. Dans les termes de notre époque, nous pourrions parler d’une véritable opération de « crowdfunding » !
En plus de ces 3 profondes métamorphoses, l’édifice a subi divers dommages au cours de son histoire récente. A la suite de la Révolution française, les «Sans-culottes» français jetèrent dans l’Ourthe le «Christ des Bateliers» ; en 1944, en faisant sauter le pont tout proche, les Allemands détruisirent vitraux et châssis : en janvier 1978 enfin, la foudre frappa le clocher, qui terminera en fumée.
Aujourd’hui l’église comporte quelques jolies pièces en chêne rouge de Russie du sculpteur liégeois Olivier Merveille (ce qui reste en fait de l’ameublement qu’il avait créé en 1878 et qui fut vendu en 1972), de beaux vitraux de Louis-Marie Londot, plusieurs pierres tombales qui, comme les fonts baptismaux de 1608, proviennent de l’ancienne église, ou encore une statuaire intéressante, avec une Pietà et un Christ au Calvaire de l’école mosane datés de 1520-1530. On y trouve également de jolies œuvres modernes.
KIKIRPA : Photothèque en ligne
Il s’agit de la pièce à laquelle les Barvautois sont le plus attachés. Et pour cause, ce Christ haut d’1,84 m a été repêché dans l’Ourthe à hauteur de Tilff, à plusieurs kilomètres du village. Les « Sans-Culottes » s’étaient en effet emparés de la statue, placée à l’époque dans le porche de l’église, pour la jeter dans la rivière. Daté hypothétiquement de vers 1700, il est attribué, sans certitude, à l’école mosane.
Le triptyque de l’artiste contemporain Jean-Pol Désirotte, dit Desiro, originaire de Barvaux, illustre sur l’un de ses pans la fameuse histoire du « Christ des Bateliers ». Jusqu’au 19e siècle, nombre de Barvautois vivaient de la batellerie. Ils assuraient le transport des marchandises entre Barvaux et Liège. Certains d’entre eux ont aperçu un bras raide émergeant de l’eau. Croyant d’abord repêcher un noyé, ils reconnurent ensuite le Christ de leur église qu’ils ramenèrent triomphalement au village.
Au-dessus de la porte d’entrée principale, on trouve une inscription commémorative : « pie IesV, DVLCI CorDI tVo aeDIfICata fVI ». Elle comporte un chronogramme : en additionnant les chiffres romains, on obtient le nombre 1876, qui correspond à la fin des travaux de construction de l’église.
Cette statue de la Vierge tenant sur ses genoux le corps du Christ est datée de 1520-1530, tout comme la statue du Christ au Calvaire ou Christ aux Liens. Toutes deux sont bien représentatives des techniques et du savoir-faire de l’école mosane.
Longtemps, le clocher de l’église de Barvaux ne contenait que 2 cloches. C’est une généreuse donatrice qui a financé la fonte de celles-ci pour en obtenir 3 nouvelles. A la surprise générale, ce fut non pas 3 mais 4 cloches qui furent livrées en 1889. Toujours actives, elles continuent de rythmer les journées des Barvautois. La plus grosse donne le Fa, les 3 autres donnent le Sol, le La et le Do.