Confessionnaux
Tous les confessionnaux ont été réalisés avant 1718 par l’artiste Willem Kerrickx. Le « confessionnal ouvert » est le précurseur de nos confessionnaux dans lesquels les croyants s’isolent du reste du monde. Chaque confessionnal possède une large paroi arrière, ornée de cinq médaillons et, à chaque fois, de grandes statues représentant des personnages et/ou des symboles. Les médaillons représentent les douze apôtres. Les évangélistes sont nommément désignés. Le confessionnal à l’arrière du côté gauche représente : au milieu le Saint-Esprit avec des statues, et de gauche à droite, les vertus divines : Espérance (ancre), la Foi, le Secret de la confession (avec le doigt sur la bouche) et la Justice (balance).
Statue de Notre-Dame de Grimbergen
De mémoire d’homme on vénère dans l’église Notre-Dame de Grimbergen une madone, assise et couronnée, l’Enfant Jésus sur les genoux tenant un pigeon dans la main. Dans le vocabulaire populaire, cette statue est connue sous le nom de « Notre-Dame sous la tour », parce que, dans l’église antérieure (démolie en 1660), la statue se trouvait en plein milieu de l’église sous la tour entre le chœur et la nef, destinée aux fidèles. Pendant des années, la statue a été perdue, mais vers 1925 elle fut retrouvée au-dessus des voûtes. Le curé de l’époque la fit restaurer.
Stalles
Les stalles impressionnantes de style baroque tardif sont abondamment ornées de colonnettes, encadrements, guirlandes, angelots et autres putti, oiseaux et animaux, médaillons, masques et motifs à feuillages. De nombreux saints et bienheureux de l’Ordre des Prémontrés décorent l’ensemble. Au-dessus des stalles se trouvent quatre tableaux peints par Richard van Orley sur commande du père abbé Augustinus van Eeckhout (1716-1747) qui les destinait spécialement à cette église.
La série commence à gauche avec la Conversion de saint Norbert. A côté, Norbert implore à genoux le pape Honorius II de reconnaître son ordre. A droite l’apôtre anversois prêche dans la cité scaldéenne, et enfin, c’est la représentation du Triomphe de Norbert sur Tankelm.
Monuments funéraires
L’importance de l’abbaye ressort du fait que de nombreux seigneurs de la noblesse et pères abbés y ont été enterrés jusqu’à ce que Joseph II y mette un terme.
Le monument le plus remarquable (monument de la Résurrection) démontre par la mort (squelette) et le temps (vieillard avec barbe et ailes) à quel point tout est périssable. Au milieu se trouve une liste portant les noms des pères abbés qui, depuis l’existence de l’abbaye, ont vécu ici. L’angelot, bien en chair, avec la trompette de la joie et le sablier du temps qui jamais ne s’arrête, semble se référer à la joie au moment de la résurrection. La date est celle de la construction du mausolée. Il y fut placé par le père abbé Herman de Munck (1698-1712).
Le monument des Princes est plus sobre. Le prince de Grimbergen, chevalier de la Toison d’Or et gouverneur de la ville de Bruxelles, s’agenouille avec dévotion en regardant l’autel. Il était un bienfaiteur de l’église et il prépara lui-même sa tombe, mais il mourut sur un champ de bataille et le tombeau est toujours resté vide.
Sacristie
A gauche dans le chœur principal, une porte nous conduit à la sacristie. Celle-ci fut agrandie en 1763 par le père abbé Jan-Baptist Sophie, originaire de Bruxelles, dont les armoiries trônent au dessus de la porte. C’est la plus grande sacristie du pays (longueur 15,5 m, largeur 11m, hauteur 6,8m). Elle est décorée d’une magnifique fresque. Celle-ci nous montre saint Norbert en route vers le ciel, salué par des saints et des anges, tous portant des attributs en rapport avec la vie du saint. L’auteur de la fresque est inconnu, mais les couleurs et la perspective sont nettement d’inspiration italienne.
Autel de saint-Norbert
Avant l’incendie du 10 septembre 1993 il y avait quinze tableaux de maîtres flamands dans l’église. La toile au-dessus de l’autel de saint Norbert est la plus ancienne. Norbert reçoit des mains de Marie le vêtement blanc de l’Ordre.
A droite se trouve le tableau d’un maître flamand représentant le Triomphe de l’Eucharistie sur la Philosophie, la Science, la Poésie et la Nature. Il s’agit d’une copie particulièrement réussie d’une œuvre de Rubens qui se trouve au Louvre à Paris. La toile représente un char décoré sur lequel trône la Foi. Il est tiré par des anges. La femme qui porte le calice avec l’hostie se retourne vers les personnages qui la suivent : la Science (homme à barbe portant un livre et une mappemonde), la Philosophie grisonnante, la Poésie, telle un jeune homme portant une couronne de laurier et la jeune femme Nature aux quatre seins. La coloration à l’arrière-plan symbolise les continents que l’on vient à peine de découvrir. En effet, le message que Jésus est le Sauveur et le Messie pour tous les peuples est de tout temps.
Chaire de vérité
La chaire de vérité monumentale est l’œuvre de Hendrik Frans Verbruggen. Norbert et Augustin, et entre eux la figure très controversée de Tankelm, portent la cuve dans laquelle le prédicateur prit place pour prononcer la Parole de Dieu. Des statues des pères de l’Eglise (Jérôme, Grégoire et Amboise) et des représentations symboliques des quatre évangélistes (Mathieu, Marc, Luc et Jean) ornent la cuve. L’abat-voix est plus que remarquable lorsque l’on considère qu’il ne tient que par un seul câble. Au sommet se trouve la statue de saint Servais, patron de la paroisse, et au coin, quatre angelots avec les attributs des vertus cardinales : prudence, justice, tempérance et force. Près de la rampe d’escalier se trouvent des anges avec l’Ancien et le Nouveau Testament.