01 janvier - 31 décembre
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Au XIXe siècle, Roubaix connaît un important développement grâce à l’industrie textile qui entraîne un essor démographique et urbain. La population passe de 8.000 à 125.000 habitants environ en 100 ans avec l’arrivée de nombreux ouvriers, notamment flamands.
Pour faire face aux nouveaux besoins de la paroisse, l’abbé Auguste Evrard décide en 1873 la construction d’une nouvelle église dédiée à saint Joseph, patron des charpentiers.
L’extérieur de l’édifice, d’une élégante sobriété, est construit avec des matériaux locaux : en brique et en pierre de Tournai. Il est surmonté par une flèche qui culmine à 50 mètres.
C’est l’intérieur qui fait la renommée de l’église. Le décor majestueux est une vraie catéchèse : c’est une véritable Bible illustrée inscrite dans l’histoire locale. Les couleurs viennent compléter chaleureusement cette lecture.
Le mobilier néogothique est en parfaite harmonie avec l’architecture intérieure.
L’ensemble est protégé au titre des Monuments Historiques depuis 1982 pour le mobilier et 1993 pour l’édifice.
La Sauvegarde de l'Art Français organise une souscription pour restaurer les décors peints du chœur.
Le décor de l’église Saint-Joseph, exécuté entre 1880 et 1910 contraste totalement avec la sobriété de l’extérieur. Divisé en trois ou cinq registres différents, il se lit horizontalement de bas en haut.
Le soubassement est orné de motifs textiles ; il est surmonté de tapisseries « Jacquard » évoquant l’activité textile, essentielle à Roubaix.
Les baies et arcades aux motifs floraux et géométriques s’inspirent directement de l’époque médiévale qu’on redécouvre au cours du XIXe siècle.
Dans la nef, sont représentés les douze signes du zodiaque alors que dans les chapelles latérales et le chœur, ce sont des prophètes et des scènes historiées.
Au niveau supérieur, dans la nef et le transept, c’est une procession de saints et de saintes qui conduisent, avec les anges, au Jugement Dernier.
Le chœur est consacré au saint patron de l’église.
La tribune de l’orgue est installée en 1885 et vient compléter l’ensemble du mobilier de l’édifice. Elle est l’œuvre du sculpteur Hendrik Jozef de Block, originaire de Courtrai. La tribune est impressionnante avec son gâble monumental et sa balustrade composée d’ogives. Le tout est réhaussé par un décor de feuilles d’or. Des anges musiciens viennent surmonter l’ensemble.
Pour les 25 ans de sacerdoce de l’abbé Lesage, en 1903, ses paroissiens lui offrent un orgue à deux buffets du facteur bruxellois Pierre Schyven et fils. L’ensemble est classé au titre des Monuments Historiques.
Les vitraux sont des donations de familles roubaisiennes lors de grandes festivités.
Les verrières de la façade sont de Jules Dumez, maître-verrier lillois. C’est une représentation de la Trinité, en écho avec l’iconographie de l’arc triomphal.
Les vitraux de la nef et des collatéraux sont l’œuvre de l’atelier Stalins et Janssens d’Anvers. Ils représentent huit saints et six saintes de France ainsi que les douze apôtres dans les collatéraux.
Dans le transept sont figurés les quatre pères de l’Église latine : saint Athanase, saint Augustin, saint Jean Chrysostome et saint Jérôme.
Les vitraux du chœur sont l’œuvre des ateliers parisiens Claudius Lavergne et représentent la Sainte Famille.
L’autel de célébration est une création collective de la Commission Diocésaine d’Art Sacré de Lille, pour la réouverture de l’église en 2021. Œuvre unique, elle est réalisée en laiton et en bois par plusieurs entreprises de la région et de Belgique.
Deux portes de l’ancien banc de communion sont utilisées pour l’autel qui est garni d’un agneau vainqueur et d’un pélican nourrissant ses petits. Des motifs ornant l’édifice sont également repris sur l’autel.
L’autel dédié à sainte Anne, dans la chapelle nord du chœur, possède une représentation assez rare d’une sainte Anne dite « Trinitaire » car elle tient dans ses bras sa fille Marie qui tient elle-même son fils Jésus sur ses genoux.
Cette sculpture date de 1892, d’après les dessins de Louis-Marie Cordonnier, célèbre architecte lillois.
Dans le chœur quatre portes monumentales en chêne sont remarquables par leur épaisseur mais également leur sculpture en ronde-bosse.
Chacune de ses portes présente un décor particulier en lien avec l’utilisation des salles auxquelles elles permettent d’accéder.
Un premier décor reprend l’Ascension du Christ : c’est l’accès au clocher.
Un second décor représente le Christ au milieu des enfants : c’est la salle des catéchismes.
Un troisième décor est celui d’une ordination sacerdotale : il s’agit de la sacristie.
Un quatrième décor présente saint Grégoire le Grand durant une répétition chorale aux chantres et aux enfants : c’est la salle de répétition de la chorale.