Les tombeaux
Près de 90 tombes de prêtres et de béguines, enterrés entre 1396 et 1753, sont disséminées sous le sol. C’était un privilège accordé aux riches de pouvoir se faire enterrer ici. Dans la nef latérale droite, on remarque quatre tombeaux des sœurs Steuckers et de leur nièce Maria van Rivieren. Dans la nef latérale gauche se trouvent, de part et d’autre du confessionnal, deux tombes d’une importance historique exceptionnelle. Elles appartiennent à Katherine van Voirsselaer + 1458 et à Katherine van Nethenen + 1459, toutes deux béguines à Louvain. Les inscriptions sont en lettres gothiques. À l’origine, les pierres tombales se trouvaient dans le sol de l’église. Au milieu, devant l’autel, se trouve la tombe de Damoiselle Thérèse Philippine Van Spoelbergh, issue des familles de Spoelbergh et de Dielbeeck. La famille de Spoelbergh est une des familles les plus fortunées de Belgique. Elle s’occupe du secteur brassicole, notamment du groupe AB Inbev, la brasserie de la Stella.
Les peintures murales
Au cours de la restauration, on a découvert sous les couches de plâtrage et de chaulage des peintures du 14e au 17e siècle. Après examen, il est apparu qu’il s’agissait effectivement de peintures murales (et non pas de fresques) puisqu’elles sont appliquées sur la couche sèche du plâtrage. Dans la nef droite se trouve un fragment de peinture du 14e siècle, représentant Véronique avec un ange, provenant du portail muré sud. Dans la même nef, on peut voir également des scènes de la vie de saints (principalement en jaune et ocre), un motif floral et une scène de baptême. Dans la nef gauche se trouve une peinture murale du 15e siècle représentant la parabole des vierges sages et des vierges folles. Au point de vue stylistique, cette peinture fait partie du groupe Bouts, comportant des habits et coiffures bourguignonnes. La scène est inspirée de la représentation du même thème dans le « Speculum Humanae Salvatoris » (Miroir de la Condition humaine), un livre illustré datant de la même période.
Chaire de vérité
Au dos de l’escalier de cette chaire en chêne est inscrite l’année au cours de laquelle elle fut construite (anno 1661). La chaire de vérité est portée par quatre griffes de lion et par des anges. À l’arrière de la cuve se trouvent quatre cartouches en relief. Elles représentent saint Jean Baptiste, la Vierge à l’Enfant, saint Jean l’Evangéliste et sainte Bègue. Aux coins se trouvent les quatre Pères de l’Église occidentale avec leurs attributs : saint Jérôme et le lion, saint Ambroise et la ruche, saint Grégoire et la tiare et saint Augustin (sans attribut). Au sommet l’on aperçoit la colombe, symbole du saint Esprit, portée par des anges. L’escalier est décoré de motifs de feuillages et de fruits.
Les orgues monumentales
Au jubé se trouvent les orgues monumentales qui, selon le chronogramme sur la cartouche, ont été fabriquées en 1692. C’est le seul instrument restant de Pieter Goltfuss, fils aîné de Hans Goltfuss, venant d’Allemagne, mais ayant déménagé à Haacht. Il s’agit d’un beau meuble en chêne, solide et joliment proportionné, dont la partie intérieure est agencée de façon pyramidale. L’instrument est conçu comme un orgue en balustrade avec le clavier à l’arrière. Il s’agit d’un des orgues les mieux conservés du 17e siècle, ayant une très haute qualité artistique. C’est en outre un orgue particulièrement intéressant pour l’histoire de la musique grâce à la pureté de la sonorité produite par l’ensemble des tuyaux. Le son reproduit idéalement la culture d’orgue du 17e siècle, un siècle important pour cet art en Flandre.
Le maître-autel
Au centre de l’autel-portique dans le chœur se trouve le tableau « Le Christ en Croix » de Pieter Jozef Verhaegen. De part et d’autre sont présentées les statues de sainte Bègue (avec le couvent d’Andenne) et sainte Gertrude (avec crosse). En-dessous de ces dames, on remarque les bustes de saint Jean et de saint Adrien. La statue dans la niche centrale au sommet représente Dieu le Père. Sur les murs latéraux du chœur, on voit à droite « La Présentation de Jésus au Temple » et à gauche « L’Enfant Jésus parmi les scribes ».
Autel latéral gauche
Cet autel-portique (vers 1654) présentant quatre colonnes corinthiennes est dédié à Notre-Dame des Sept Douleurs. Au sommet, un ange tient le voile de Véronique. Au centre, le tableau « La Descente de Croix » de Caspar de Crayer. À gauche et à droite dans le bas sont présentés deux reliquaires (sainte Apoline et la sainte Croix). Au-dessus des reliquaires, deux statues : celle de saint Antoine de Padoue (18e siècle) et saint Roch (17e siècle). Au milieu du socle de l’autel, la statue de sainte Bègue (19e siècle). Dans le mur à gauche, dans une niche à forme allongée, se trouvait le Christ au Tombeau (1500). Pour le moment cette statue est exposée au M-museum.
Autel latéral droit
Cet autel-portique est entouré de quatre colonnes corinthiennes. Il est dédié à Notre-Dame, saint Joseph et saint François. Au centre l’on voit le tableau « Le retour après la fuite en Égypte ». À gauche de cette toile se trouve la statue de saint Jean-Baptiste. La statue, dans la niche de droite, a disparu. Dans le médaillon tout au sommet, on voit un ange annonçant à Marie qu’elle deviendra la Mère du Fils de Dieu. Au centre de l’autel se trouve une statue de la Vierge à l’enfant, revêtue d’une robe espagnole portant une couronne en argent. Devant l’autel on remarque un merveilleux banc de communion en bois sculpté de vignes, d’épis, de grappes de raisin et deux médaillons à symboles eucharistiques.
La paroisse universitaire
L’église est utilisée actuellement pour les célébrations de la paroisse universitaire, auxquelles sont accueillis les visiteurs. Chaque société, et davantage la société complexe, multiculturelle et religieuse dans laquelle nous vivons, a besoin de penseurs, de réalisateurs et de rêveurs qui orchestrent la cohabitation en un ensemble humain et inspiré. Il appartient à la vocation de la paroisse universitaire de créer des opportunités où étudiants, personnel, émérites et alumni peuvent s’inspirer et se former.
La paroisse universitaire se veut être un centre où, dans un esprit d’ouverture, des personnes peuvent se retrouver avec leurs questions sur le sens de la vie, du point de vue intellectuel et existentiel. Elle veut offrir des occasions pour des discussions fondamentales, des débats et des formations personnelles. L’offre de formation spirituelle veut répondre à cette vocation. La paroisse universitaire a de multiples activités de formation, allant des conférences à des workshops en week-end et à des séminaires en groupes de travail.