Mise au tombeau
Ath a la particularité d'héberger deux Mises au tombeau d'une valeur inestimable, dont l'une d'elles parmi les plus anciennes d'Europe. Celle qui se trouve chez nous date de 1520-1550. Taillée dans la pierre blanche d'Avesnes, elle a enfin retrouvé sa polychromie en 2009 et a trouvé place dans une vitrine climatisée. On pense qu'elle constituait une pièce d'un monument funéraire d'un chevalier du Saint-Sépulchre, peut-être Jean Zuallart lui-même. Lors du placement du calvaire à la droite de l'église, on avait placé cette mise au tombeau dans un enfeu sous celui-ci. Elle est désormais protégée à l'intérieur de l'édifice.
Calvaire
Notre église a la particularité de posséder, en plein centre-ville, un calvaire daté entre 1525 et 1575. Il semble qu'avec la Mise au tombeau, contemporaine, il ait été l'ultime station d'un chemin de croix élevé sur les murailles de la ville. Lors du démantèlement des murs, il aurait rejoint les abords de l'église et aurait été mis sous la responsabilité de la Confrérie de la Passion.
Composé de six personnages à l'origine, il n'en possède plus que cinq aujourd'hui, la statue de Marie-Madeleine ayant été détruite par les intempéries en 1922. Protégé depuis 20 ans par un auvent, il porte des traces anciennes de polychromie.
Le "vieil orloge"
Cadran placé dans la flèche de l'édifice, qui a la particularité de n'être doté que d'une seule aiguille. Il s'agirait en fait d'une horloge (un orloge au moyen âge) parmi les plus anciennes d'Europe, puisque l'on retrouve des traces de l'entretien d'un mécanisme horloger dans les comptes paroissiaux de...1360.
Placée à l'origine dans le beffroi (abattu en 1774) sur la Grand-Place, elle a retrouvé abri dans le clocher de l'église, avant d'être remise en fonction après la restauration des années 1990, son mécanisme d'origine étant simplement aidé par une mécanique moderne.
Triptyque
Selon un document retrouvé dans les archives paroissiales en 2010, le curé de la paroisse et les échevins de la ville auraient passé commande en août 1605 au peintre François de Saive d'un triptyque représentant au centre une crucifixion, entourée à gauche d'un portement de la croix et à droite d'une descente de croix. L'arrière des panneaux latéraux représente un Christ triomphant de la mort et un mystérieux donateur. A l'origine, on devait retrouver les portraits de saint Arnould et de saint Erasme, finalement non représentés. D'autres tableaux du même maître figurent dans l'inventaire de l'Hopital de la Madeleine fondé par Philippe le Bon, duc de Bourgogne.
Orgue
Attribué au facteur thudinien Sébastien Lachapelle, il est livré en 1748 selon les archives de la paroisse. Restauré en 1776 par Pieter Van Peteghem, puis en 1804 par son fils, il comportait à l'origine une vingtaine de jeux. Entre 1820 et 1911, des restaurations, par les frères Slootmaekers notamment, modifient profondément l'instrument. En 1986, l'entreprise Delmotte intervient mais le résultat n'est pas convaincant. En 1995, l'entreprise Schumacher reprend le chantier et redonne à l'orgue sa belle tonalité. Une nouvelle intervention pour redonner des jeux est prévue dans les mois à venir. Notons que le jubé porte les médaillons représentant le roi David et sainte Cécile.
Fonts baptismaux
Placés à l'origine à l'entrée de l'église, dans un petit baptistère, ils ont été déplacés dans la chapelle du Sacré Coeur voici une dizaine d'années, pour être mis en valeur. Cette pièce unique par sa beauté et sa sobriété est un don de Philippe Desmaistres à la paroisse en 1591. La cuve en pierre bleue du Hainaut est circulaire, les flancs sont garnis de gros tores. Sur le socle, on peut aisément lire le monogramme du donateur, et sur la margelle, on découvre l'inscription : "Honorable homme Philippe Desmaistres a donné le présent vase pour l'église 1591". Un couvercle de cuivre est posé sur l'ensemble en 1803, mais il disparaît. Il est reconstitué en 2002 par l'entreprise Clabots de Dinant.
Bas-relief
Notons encore le bas-relief situé au-dessus du portail daté de 1585, probablement issu de l'ancienne église Saint-Martin du village voisin de Brantignies, représentant un saint Martin partageant le manteau avec le pauvre, le tout sous un temple grec stylisé à fronton caractéristique.