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L’église Saint-Pierre et Saint-Paul marque l’entrée du bourg en venant de L’Aigle. Construite en moellons de silex et pierres de taille, son histoire reflète la violence des époques traversées. Dépendance de l’abbaye de Saint-Evroult au XIe siècle, elle fut détruite par un incendie provoqué par les armées de Geoffroy Plantagenêt en 1136. Reconstruite au XIVe siècle, elle fut à nouveau incendiée en 1562 par les protestants durant les Guerres de Religion.
L’édifice se compose d'une nef datant vraisemblablement du XIVe siècle, éclairée par de magnifiques fenêtres gothiques divisées en lancettes et trilobes, et d'un chœur plus étroit. Dans sa forme actuelle, la nef fut reconstruite au XVIe siècle et le chœur au XVIIe. Une chapelle latérale, la chapelle de la Vierge, accolée à la façade nord de la nef, et une sacristie, sur la façade nord du chœur, ont été ajoutées au XVIIe siècle.
La porte d'entrée est de style Henri IV, entourée de damiers composés de briques et de pierres calcaires. La façade est très particulière : constituée d’une combinaison de plusieurs types de matériaux - calcaire gréseux, taillé seul pour les piliers ou assemblé en damier, brique, silex brut ou équarri en remplissage, poudingue en couches alternées, etc. - elle est une illustration parfaite de la diversité des matériaux observée sur les constructions du Sap.
A l’intérieur, plusieurs œuvres d’art méritent attention, en particulier : l’orgue historique des Frères Damien, le retable du maître-autel, œuvre de Gilles de Brasnu, et le « Triptyque de l’Annonciation », tableau contemporain du peintre Philippe Gautier.
L’église Saint-Pierre et Saint-Paul a été inscrite au titre des Monuments Historiques en mars 1979. L’orgue et le retable sont classés au titre des Monuments Historiques.
Le retable, réalisé en 1707 par Gilles de Brasnu, comporte quatre colonnes, un tableau central, « L’Adoration des Bergers » d’après Rubens, et deux niches dans lesquelles se trouvent les statues en bois décapé de saint Pierre au nord et de saint Paul au sud, les patrons de la paroisse.
Le soubassement du maître-autel est constitué d’un vaste coffre en bois peint et mouluré, avec un décor central en relief sur la façade.
Sur celui-ci repose un tabernacle, dont la porte est ornée d’une représentation de l’Agneau Mystique.
Au-dessus des gradins, se trouvent deux médaillons représentant les profils du Christ à gauche et de la Vierge à droite.
Ce tableau, d’une taille impressionnante (3m80x2m50), d'inspiration à la fois religieuse et campagnarde, est signé « Retous pint 1711 ».
Tous les spécialistes du XVIIIe siècle s’accordent sur le nom de Restout, une famille de peintres de cette époque, mais l’identité exacte de l’auteur reste une interrogation. Certaines publications l’attribuent à Jean Restout (le jeune), mais ce tableau ne figure pas dans le catalogue de ses œuvres. Il a bien peint une « Adoration des Bergers », mais en 1761.
Le plus probable est que le tableau proviendrait de l’atelier d’Eustache Restout. Celui-ci, qui était non seulement, architecte, graveur et peintre, mais aussi, sous-prieur de l’abbaye Saint-Martin de Mondaye (Calvados), était considéré comme copiste, ou s’inspirant d’œuvres de peintres célèbres (ici Rubens). Il réunit autour de lui une véritable école d’art qui se chargeait de la réalisation des toiles, composées sous sa direction.
Construit par les frères Damien, (facteurs d’orgue à Gaillon), suite à une demande des paroissiens auprès de la fabrique, (groupe de clercs et de laïcs chargé de l'administration de la paroisse), il a été installé dans l'église en septembre 1861.
Les travaux de construction, commencés au cours de l’été, ont nécessité l’implantation d’une tribune au fond de l’église, d’un buffet, qui est la partie visible de l’orgue, ainsi que d’une structure de menuiserie, dans laquelle sont placés les tuyaux et les sommiers. Il comporte deux claviers.
Preuve de sa solidité, l’orgue du Sap fonctionna pendant plus d’un siècle, sans faire l’objet d’une intervention d’importance. Ce n’est qu’en 1975, qu’une première restauration fut entreprise, mais malheureusement abandonnée.
Il fut finalement restauré en octobre 1988 par Louis Benoist (manufacture d’orgue à Laigné-en-Belin). Les tuyaux démontés en 1975, restés sur la tribune furent réutilisés, ce qui fait qu’actuellement l’orgue est conforme à celui construit par les Frères Damien.
Il a été classé au titre des Monuments historiques en 1986.
Situé sur le mur sud de la nef et dédié à la Vierge Marie, il est l’œuvre du peintre Philippe Gautier qui l’a offert à la commune.
Il est composé de trois tableaux de grand format. Au centre figure l’Annonciation. L’ange Gabriel n’apparaît pas sous une forme humaine ailée, mais dans un éclat de lumière étincelante, ce qui donne au tableau une couleur dominante jaune. Elle est entourée à gauche de la Présentation au Temple et à droite de la Descente de croix.
Le tableau central fut peint en 1977, pour le concours international de Gemmail « Le Prix de la Lumière », dont Philippe Gautier fut le lauréat.
Le gemmail tire son nom de la contraction de « gemme » (pierre précieuse) et de « émail ». C’est un art conçu au XXe siècle, à mi-chemin de la peinture et du vitrail. Il fut inventé par le peintre surréaliste Jean Crotti vers 1935, en collaboration avec le physicien Christian Malherbe-Navarre.
L’éclairage par l’arrière de ce gemmail donne une vision très lumineuse de l’œuvre et vient rehausser la couleur.
Le vitrail de droite est l’une des deux grandes verrières qui se font face dans le chœur. Elles ont été conçues et réalisées en 2010 par l’artiste peintre et maître verrier, Florent Chaboissier (1948-). Cette verrière de la façade sud a été offerte par une famille du Sap.
A côté de la verrière sud se trouve un vitrail offert par la paroisse et signé Gérard Bourget (1936-), maître verrier à Saint-Pierre-Église (Manche). Ce vitrail a été réalisé en 1997 d’après un dessin de Nicolas Gautier, alors architecte des bâtiments de France dans l’Orne.
Le vitrail de gauche est l’un des deux vitraux de la chapelle de la Vierge. Ils sont signés de Paul Bony (1911-1982). Celui-ci a été le maître verrier attitré du peintre Henri Matisse (1869-1954), en particulier pour la chapelle du Rosaire de Vence, mais il a aussi travaillé avec d’autres peintres comme Marc Chagall (1887-1985) et Georges Rouault (1871-1958).
Cette petite statue, d’une hauteur de 1,32m, en pierre peinte et à chasuble gothique, date du XVIe siècle. Elle se situe à proximité du maître-autel dans une niche du mur nord du chœur.
Elle est le seul vestige de l’église du Sapmesle (ou Sap-Mesle) qui a été détruite en 1825. Saint Martin en était le patron, comme en témoigne l’inscription figurant sur son socle.
Le Sapmesle est, de nos jours, un lieu-dit de Sap-en-Auge, suite à son rattachement à la commune du Sap en 1882.
Ce livre ouvert en relief, comme posé sur le mur nord de la nef, est une représentation des Tables de la Loi, sur lesquelles sont inscrits les dix commandements, ou « décalogue », reçus de Dieu par Moïse au mont Sinaï.
Peu rencontré, semble-t-il, dans les églises, cet élément mérite d’être signalé.
Cette sculpture en bois peint d’une hauteur de 2,25m, taillé dans la masse, date du XVIIIe siècle.
Le pose-livre en fer forgé était destiné à accueillir un antiphonaire (livre liturgique catholique rassemblant des partitions de chants grégoriens).
La partie haute du lutrin apparait sous la forme d’un ange agenouillé. L’ensemble du support et le pied sont richement décorés de motifs divers évoquant en particulier fleurs et feuilles.