Chaire de vérité
Cette chaire de vérité baroque en chêne ciré peut se décrire comme une pyramide inversée tronquée d'une hauteur de 4,15 m sur un socle fortement profilé et dentelé, sur une mappemonde sur laquelle repose la statue en diagonale de sainte Amelberge. Elle est en vêtements royaux avec sceptre, enserrant un crucifix, avec la couronne virginale portée par un angelot. A ses pieds, le légendaire esturgeon.
Elle est entourée des quatre évangélistes : le lion, le taureau tandis que l'ange et l'aigle soutiennent la cuve.
L'escalier droit qui y donne accès avec les rampes abondamment ornées présentent à leur départ les statues de Moïse et Jean-Baptiste. La cuve très profilée et ouvragée est ornée de trois médaillons de la Sainte Famille.
Le large baldaquin, soutenu par deux anges, a la forme d'un quadrilobe dont chaque lobe est orné de deux angelots et les extrémités de cornes d'abondance.
L'ensemble est un bel exemple de pur baroque qui, par sa construction et son ornementation, défie les lois de la pesanteur. Les boiseries sont de José de Lamotte, les sculptures d'Egidius Adrianus Nijs, né à Anvers le 6 juin 1683 et décédé à Tamise le 21 avril 1771. Il était l'élève d'Andries van den Base et de Hendrik-Frans Verbrugghen. Il épousa le 6 février 1707 Johanna-Catherina van der Beke, qui mourut lors d'un accident le 15 novembre 1726.
Les stalles
Les stalles en chêne ciré se trouvaient à l'origine contre les murs nord et sud du choeur central. Elles sont constituées d'une première partie rectangulaire de 10 places, un portique et une partie avec une banquette circulaire continue.
La hauteur des stalles est de 3,83 m, la profondeur de 1,52 m et la longueur totale, y compris la porte du milieu, est de 12,59 m.
Les parties rectangulaires datent de 1710-1712, les boiseries sont dues aux frères Judocus et Egidius De Cauwer, les sculptures à Egidius-Adrianus Nijs. Le tout est de style baroque. Les bancs de forme circulaire datent de 1764-1766. Les boiseries ont été exécutées par les frères De Cauwer, les sculptures conçues par Filip Nijs mais réalisées par Cornelius Van Daele.
Les dossiers sont constitués alternativement de panneaux statuaires et de médaillons. Les abondantes ornementations à motifs floraux sont pour la partie droite, de style baroque, et pour la partie bombée de style rococo. L'iconographie des statues et médaillons s'est inspirée des Oratoriens, principalement du Père Gillis Smet, curé et commanditaire des stalles. Les somptueuses décorations, médaillons et statues sont dus aux sculpteurs mentionnés plus haut.
Confessionnal
Ce confessionnal dans la nef nord est un des deux confessionnaux réalisés entre 1714 et 1716. Les boiseries sont dues à Matheus de Bock et les sculptures à Egidius Adrianus Nijs. Il est d'un type ouvert et porte une frise partiellement courbée.
Devant se trouvent les statues allégoriques de taille humaine de la Méditation et de la Pénitence. L'arrière se referme sur les statues de la Crainte de Dieu et de l'Humilité. Au centre du panneau arrière, on voit le linceul de Véronique avec à gauche et à droite le médaillon d'un homme et d'une femme.
Dans l'arc central il y a le médaillon avec le buste de l'évangéliste Jean, porté par un aigle.
Les guirlandes de la frise sont portées par deux anges. Le confessionnal mesure 4,27 m est large de 3,23 m et a une profondeur de 1,36 m.
L'ensemble est en chêne ciré.
Mausolée de Roeland Lefèvre (1517)
Le mausolée du chevalier Roeland Lefèvre et de son épouse date de 1517. Il s'agit d'une tombe en niche d'une hauteur de 3,65 m et d'une profondeur de 1,45 m, de style gothique tardif et Renaissance primitif en pierre calcaire tournaisienne, pierre de touche et pierre sablonneuse et, à en juger par le style, à attribuer à Jan van Roome, alias Van Brussel.
Roeland Lefèvre était, après sainte Amelberge (690-772), le premier seigneur laïque et grand bienfaiteur de Tamise. Il mourut à Middelburg le 30 avril 1517. Son, épouse Hadewigis van Heemstede mourut à son tour le 22 décembre 1517. Ils reposent tous deux sur la pierre qui recouvre le tombeau (hauteur 1,27 m x 2,34 m et une profondeur de 1,45 m). Roeland porte l'armure et tunique, Hadewigis est revêtue d'un manteau richement plissé.
Vitrail "La fuite de sainte Amelberge"
Sur le vitrail on voit sainte Amelberge traversant l'Escaut. C'est un des seize vitraux néo-gothiques (largeur 2,10 m et hauteur environ 7,80 m) dans les trois choeurs de l'église.
Ils représentent la vie de la Vierge, patronne de l'église, la vie du Christ et celle de sainte Amelberge (690-772), patronne de Tamise.
Le style néo-gothique s'inspire fortement du gothique anglais.
Les vitraux furent conçus et réalisés par l'atelier de Jean Baptist Bethune (1821-1894), Arthur Verhaegen (1847-1917) tous deux fondateurs des écoles Saint-Luc.
Statue de François Xavier (1888)
Mathias Zeus, sculpteur (Gransdorf-lez-Trèves 1838 - Gand 1921). Ce gantois allemand travaillait à Gand dans un atelier qui comptait 56 artistes. Il fut actif dans l'église de Tamise entre 1888 et 1904 : trois autels avec retables polychromes, trois confessionnaux néo-gothiques et les lambris en chêne dans l'église inférieure, quatorze statues-colonnes grandeur nature en bois polychrome, un chemin de croix de quinze stations en plâtre polychrome.
François-Xavier (7 avril 1506-3 décembre 1552) est un des premiers jésuites missionnaires dans plusieurs pays asiatiques. Il mourut en Chine le 3 décembre 1552. Sa statue qui mesure 1,70 m témoigne d'un art néo-gothique raffiné et se complète d'une polychromie technique et de feuilles d'or.
Fonts baptismaux
Les fonts baptismaux se trouvent à côté du portail occidental. Ils sont en pierre bleue, d'une hauteur de 1,22 m, d'un diamètre de 0,84 m et d'une base profilée de 0,56 m. Le style est Renaissance : la colonne et le bassin sont décorés de motifs et de reliefs polis avec le bord du bassin et le pied.
De part et d'autre du bassin se trouvent deux armoiries ciselées et polies : l'une de la famille Verstraeten et l'autre en forme de losange des familles Verstraeten-Moenis, dont les membres furent enterrés dans l'église en 1616.
Triptyque sur bois (début 17e s)
Ce tableau du XVIIe siècle est un triptyque sur bois avec des scènes de la vie de sainte Amelberge (°Rodange 690 - †Temse 772), patronne de Temse. Le panneau central mesure 2,20 m x 1,85 m, les panneaux latéraux 2,20 m x 0,90 m. Le panneau central représente Amelberge attaquée par Charles Martel à Mater, le panneau latéral gauche représente Charles Martel cherchant Amelberge, le panneau latéral droit représente sainte Amelberge avec sainte Landrada et saint Willibrord. Malgré les nombreux surpeints, le traitement contrasté de la lumière dans le tableau montre l'influence du Caravage. L'œuvre est attribuée à Jean-Baptiste De Saive (Sayve) (°Namur 1540 - †Malines 1624).